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Discours d'introduction d'Hélène Velasco

Débat du 04/02/2016

Chères et chers collègues,

Nous nous présentons, liste Culture Montaigne, aujourd’hui devant vous pour vous faire part de notre projet politique pour les quatre prochaines années.

Il y a 4 ans, vous vous en souvenez, nous avons décidé, ensemble et courageusement, de ne pas entrer dans ce que l’on appelait alors la Nouvelle université de Bordeaux. Nous avons considéré et nous considérons toujours que nous ne sommes pas solubles dans une entité plus vaste.

Nous avons ensuite mis en actes cette décision collective. Il ne s’est pas agi de résister mais de combattre dans un contexte tendu, difficile et politiquement incertain. Il s’est  agi d’affirmer notre place, de défendre nos spécificités à des échelles politiques diverses :

  1. au ministère bien sûr : être reconnu et légitime. L’assainissement de notre budget nous y a aidés
  2. combattre aussi au sein de la communauté des universités pour la constituer en une instance fédérale afin de garder notre indépendance et notre liberté
  3. et enfin combattre pour maintenir des relations d’égalité avec l’université de Bordeaux par exemple en conservant intacts les services interuniversitaires

Le combat n’est pas fini,  car il y a encore en chantier des dossiers politiques délicats comme ceux de l’Espé et de la MSHA pour lesquels nous nous battons pied à pied.

C’est parce que nous avons refusé toute inféodation, que nous vous proposons aujourd’hui un modèle alternatif qui échappe à la doxa contemporaine des regroupements et des classements qui place les universités dans la sphère de l’idéologie néo-libérale qui voudrait :

  1. nous contraindre à centraliser encore et encore
  2. à s’auto-proclamer excellents
  3. à participer à la construction d’universités à deux vitesses : les universités de recherche et les universités de formation
  4. à manager sans état d’âme
  5. à faire voler en éclats notre communauté en opposant chacune de ses composantes `

Notre proposition est ne pas succomber à de telles sirènes, ni par peur, ni par volonté mais au contraire de construire un modèle autre :

celui d’être une université à taille humaine où chacun a sa place, une université démocratique, une université ouverte…

qui s’appuie sur les principes fondateurs que sont

  1. l’égalité de tous à l’enseignement supérieur
  2. le respect du statut de la fonction publique
  3. la liberté des enseignants-chercheurs

Pour cela, c’est en communauté, que nous devons nous constituer et nous revendiquer.

Notre communauté doit être unie, sans exclusion, sans mise à l’écart où chacun, étudiant, Biatss, enseignant et enseignant-chercheur, titulaire et contractuel trouve sa place, est connu et reconnu pour le travail qu’il mène et la pierre qu’il apporte à l’édifice.

Ainsi constitués, nous sommes, nous serons plus forts, exemplaires pourrait-on dire, pour nous battre dans les instances nationales, régionales ou locales. Nous y ferons entendre notre voix, celle d’une université riche et déterminée.

Nous défendrons cinq axes majeurs sur ce socle commun 

  1. D’abord, la formation, la réussite et l’insertion des étudiants : nous devons relever les grands défis contemporains, accompagner les étudiants aux profils de plus en plus variés. C’est bien plus qu’un devoir d’universitaires, c’est un devoir citoyen pour que jamais la société ne bascule dans le fanatisme, quel qu’il soit. Nous devons aussi protéger, dans le même objectif, toutes nos disciplines, sans exception tant pour la formation et que pour la recherche.
  2. Ensuite, la recherche qu’elle soit individuelle et/ou collective, elle est le substrat de notre singularité. Les chercheurs doivent être accompagnés et avoir le temps nécessaire à la créativité.
  3. La vie et le travail à l’université. Il s’agit ici pour nous de repenser la place de chacun et d’assurer un accompagnement, d’améliorer les conditions de travail et l’environnement professionnel.
  4. La gouvernance : nous proposons un élan démocratique pour que chacun s’exprime et fasse attendre sa voix. Assurer des rencontres régulières, se rapprocher des équipes pédagogiques, fluidifier les liens entre les conseils
  5. Enfin et pour finir, parce que nous sommes une université, notre engagement dans la société civile doit être fort. Nous devons trouver, par tous les moyens possibles, des lieux d’expression de notre indignation et de notre sens critique, nous devons nous prononcer sur les grandes questions contemporaines, participer aux enjeux de la formation continue et de l’apprentissage, ….

Finalement, il s’agit de nous engager tous ensemble, nous rendre visibles et lisibles, prendre la place qui nous revient dans le monde qui nous entoure.

Tel est, pour nous, le défi, que nous lançons en ce début du 21ème siècle pour une université des lettres, des arts, des langues et des sciences humaines et sociales, la nôtre.