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L’université, acteur politique dans son environnement

Contribuons avec Culture Montaigne

Le rôle politique de l’université réside bien sûr au premier chef dans la formation des étudiants, mais se traduit aussi par les recherches que nous menons, missions fondamentales de tout établissement d’enseignement supérieur mais qui revêtent une valeur toute particulière pour une université comme la nôtre.

C’est en acteur politique que Bordeaux Montaigne doit se positionner. Cet impératif, que ces temps troublés rendent plus nécessaires que jamais, nous engage à participer, en tant que communauté d’intellectuels, au débat public. Cette responsabilité et cet engagement prennent aujourd’hui plus que jamais, dans ces temps troublés, une importance particulière. C’est avec détermination que nous tenons à remplir ce rôle d’acteur politique se positionnant sur la scène locale, nationale et internationale. Il nous revient à tous de porter la voix des Lettres, des Langues, des Arts, de la Culture et des Sciences Humaines et Sociales.

Être visible en s’engageant, ce n’est pas entrer dans une sorte de concurrence que nous mènerions contre d’autres universités, pour une course (que nous pensons vaine) à la reconnaissance quantitative des classements nationaux ou internationaux. Au contraire, s’engager est, pour nous, défendre les principes qui sont les nôtres, bien sûr, mais aussi les exprimer, les diffuser et porter à l’extérieur la voix de notre indignation seul ou avec d’autres établissements de l’enseignement supérieur qui partagent nos valeurs.

Dès lors que l’on reconnaît au savoir son caractère de bien commun essentiel, nous devons déployer un programme ambitieux de production et de diffusion des savoirs au bénéfice de tous, programme qui dessine un continuum d’actions qui unissent de manière cohérente formations diplômantes, recherche, insertion professionnelle des étudiants, formation tout au long de la vie, y compris de ses personnels, et, inclusivement et par extension, de nouveaux modes diversifiés, créatifs de transmission et de partage de la culture et du savoir.

La responsabilité des universités, aujourd’hui plus que jamais, est d’inventer ou de développer des modes nouveaux de partage de connaissances, manière d’affirmer que le savoir et les humanités sont au cœur de la transformation sociale et en sont une clé essentielle de compréhension.

I. Bordeaux Montaigne, acteur institutionnel


Le paysage a connu d’importantes mutations depuis les précédentes élections. La CUB est devenue Métropole, prenant au passage de nouvelles compétences en matière d’enseignement supérieur et de recherche ; la Région s’agrandit en confortant son rôle en direction de l’université et la COMUE est désormais créée. Dans ce contexte, il importe de développer des interactions constantes avec l’environnement régional immédiat de l’université, en particulier les mondes politiques, économiques, culturels et sociaux. S’il importait préalablement de consolider et assainir notre situation financière pour résister à la fusion, il convient maintenant de porter un projet et des actions d’ampleur pour affirmer notre place et notre singularité.

Au niveau national, nous nous engageons

  • à renforcer les liens avec la CPU en permettant à nos élus de siéger dans les principales commissions (commission des moyens notamment)
  • à développer les synergies avec les autres universités SHS en initiant une association des Universités SHS de France

Au niveau régional et métropolitain

  • Opération campus : notre tour est arrivé ;
    Nous avons obtenu plus que ne le prévoyaient les schémas initiaux du Plan campus cette dynamique sera renforcée
  • Faire valoir, par notre action au sein de la COMUE, un plan résolu en faveur de la vie étudiante, de la formation continue, du numérique etc. ;
  • Renforcer notre rôle dans la coopération transfrontalière en investissant l’Euro-campus et en renforçant nos lien avec le Groupement Européen de coopération Transfrontalière (GECT) Aquitaine Euzkadi. Pour ce faire, nous accompagnerons les équipes qui peuvent développer une action sur ce terrain, notamment en matière de langues (bi- et tri-linguisme) et d’aménagement (voir ci-dessous).

Au niveau international

Bordeaux jouit d’une réputation internationale qui en fait une destination attirante pour les étudiants et collègues étrangers. Il faut que nous prenions toute notre place dans cette dynamique d’accueil tout en augmentant la mobilité des étudiants, des enseignants-chercheurs, des enseignants et des biatss.

- Développer les réseaux et renforcer les coopérations et conventions avec les autres universités en priorisant nos actions

  • Organiser un état des lieux de la coopération universitaire
  • Développer et accompagner les doubles diplômes
  • Développer un site bilingue
  • Accueillir l’antenne grand sud-ouest de Campus France

- Développer les échanges d’étudiants et d’enseignants

  • Mieux accueillir les professeurs invités en leur permettant d’intervenir dans les maquettes ou à l’école doctorale ou séminaire/colloque ouvert ; leur assurer de bonnes conditions matérielles (bureau, adresse mail, accès restauration, ordinateur à disposition…. )
  • Créer un réseau des anciens étudiants partis en mobilité 
II. Bordeaux Montaigne, acteur de valorisation de pôles d’attractivité scientifique

Depuis un certain nombre de mois, voire d’années se sont constitués autour d’objets de recherche et de liens pluridisciplinaires, des pôles reconnus à diverses échelles tant au niveau de la recherche que de la formation :

  • Les sciences archéologiques
  • Le transfrontalier
  • Les langues et la francophonie
  • Les arts et les industries créatives
  • Les humanités digitales

Notre proposition est que ces cinq pôles d’attractivité scientifique soient valorisés et constituent un élément fort de notre visibilité et de notre engagement car ils sont à l’évidence des atouts que nous possédons, des spécificités qui nous sont propres et où nous pouvons marquer notre capacité de force de proposition.

« Il ne s’agit plus ici d’axes internes, et de dénominateurs communs qui, à vouloir n’exclure personne, ne réunissent que faiblement . Il s’agit d’enjeux forts car nous pensons qu’aux plans international et national, seront reconnues les universités qui sauront mettre en avant leurs qualités propres. En interne, nous entendons bien que ce que nous proposons d’appeler des « pôles d’attractivité scientifique », servent à renforcer les relations entre des unités de recherche et des équipes pédagogiques.

Il s’agira pour cela :

  • de rechercher et de s’appuyer sur des partenariats extérieurs
  • de permettre un rayonnement national et international
  • de mettre en place une politique de visibilité

Cela, bien sur, ne veut absolument pas dire que les autres champs ou disciplines soient exclus de toute forme de valorisation. Elles le seront comme elles le sont actuellement et en méritant toutes les attentions. D’ailleurs, l’expérimentation d’une politique engagée autour de ces pôles servira de base pour développer de futurs pôles. Ici, finalement, nous mettons en pratique le rapprochement de la formation et de la recherche en interne pour une meilleure ouverture vers l’extérieur.

III. Bordeaux Montaigne, acteur du partage du savoir et de la culture

Les universités SHS ont un rôle citoyen essentiel. Le développement de la formation continue et les nombreuses interventions des membres de notre communauté universitaire dans la sphère publique montrent que Bordeaux Montaigne occupe une place singulière et reconnue. Nous nous engageons à renforcer ce rôle et à en faciliter l’exercice.

            Bordeaux Montaigne, campus des arts

Les propositions que nous formulons visent toutes à faire entendre notre voix, en gardant notre mission première de diffusion d’un savoir exigeant, en prise avec la société. 

  • Inviter en résidence des chercheurs ou des artistes étrangers dont la liberté de penser et d’écrire est menacée. Ces résidences Montaigne refuge pourront prioritairement accueillir des personnalités francophones ;
  • Accueillir sur le campus, de la manière la plus systématique, des manifestations et spectacles liés aux grandes manifestations métropolitaines via un renforcement de nos partenariats ;
  • Concevoir notre campus comme un « musée à ciel ouvert », ouvert sur la ville, (visites guidées par les étudiants, commande artistique, commande publique artistique Lumières du campus…).

            Bordeaux Montaigne : le savoir pour tous

  • Le succès de la Nuit de Idées montre que nous pouvons rayonner, sans pour autant en passer par des manifestations dispendieuses. Nous souhaitons accompagner et donner plus de visibilité à ces cycles de vulgarisation valorisation de nos savoirs (rencontres art contemporain avec le CAPC, cycle Mollat au TNBA…) ;
  • Nous créerons une Université populaire / citoyenne animée par les collègues en activité ou à la retraite, via des cycles de conférences organisés en nos murs ou à l’extérieur (partenariat avec les musées, médiathèques et les Bibliothèques Départementales…) ;
  • Nous encouragerons la mise à disposition numérique du savoir en aidant ceux de nos collègues qui s’engageront dans la création de MOOC. Dans le même état d’esprit, nous mènerons une politique volontariste d’archives ouvertes (Open data) en incitant et en soutenant la publication en accès libre, en ligne et gratuit.

 IV. Bordeaux Montaigne, acteur de la formation tout au long de la vie

Parce que l’éthique est en matière de formation, initiale comme continue, un fondement incontournable de notre investissement, nous défendrons l’accès à une culture générale pour tous et tout au long de la vie (du niveau 4 au niveau 1), en concevant des formations qui ne soient pas, seulement, une adéquation au marché du travail, mais une aide à la compréhension des enjeux du monde actuel. Notre spécificité lettres-langues, arts et sciences humaines est une chance comme en témoignent nos belles réussites que constituent le DAEU (nouvelle chance d’accès à l’université), les agrégations internes, et les formations crées pour les entreprises publiques et les collectivités locales.

Facteur de visibilité, de ressources financières nouvelles, cet engagement en matière de formation continue et d’alternance est également facteur d’invention pédagogique. Nous souhaitons accompagner et faciliter cet engagement

  • En valorisant, notamment, le temps que nos collègues consacrent à la préparation et à l’élaboration de ces formations ;
  • En confortant notre partenariat avec la grande Région et Pôle emploi et les acteurs majeurs de la politique de formation.

Par ces mesures nous pourrons défendre les intérêts de notre Université et participer de manière aussi constructive que vigilante aux actions de Formation continue de la COMUE et renforcer notre CFA  pour en faire un des principaux de la grande Région.

1/ Diversifier les modalités de formation continue…

Nos engagements :

  • Instaurer une charte de la VAE et de la VAP entre les usagers de la formation continue, les composantes et le service de formation continue tout au long de la vie de l’Université ;
  • améliorer la procédure de suivi et de validation en tenant compte des spécificités des formations et des attentes du terrain ;
  • Créer de nouveaux Diplômes Universitaires (DU), notamment en langue (anglais, espagnol, FLE) ou en lien avec les interrogations de notre société (genre, éthique, religion, laïcité) ;
  • Faire rayonner la Formation Continue vers les entreprises par une démarche active, un développement des partenariats et l’utilisation des réseaux d’anciens.

2/ Poursuivre le développement de l’apprentissage

Nous sommes passés d’une seule formation en apprentissage en 2004 à cinq formations aujourd’hui. Si l’alternance est une source importante de financement, elle constitue une chance pour les étudiants, notamment défavorisés ou issus des filières technologiques, qui peuvent suivre des études supérieures en étant rémunérés tout en leur garantissant une meilleure insertion professionnelle.

Nos réussites appellent de nouveaux engagements :

  • un meilleur accompagnement des étudiants par la mise en place d’un suivi individuel obligatoire (contrats d’apprentissage, contrat de professionnalisation,…)
  • une rémunération des collègues impliqués dans l’évaluation et le suivi d’apprentis, la coordination des formations et la mise en place de moyens pour les projets pédagogiques et tutorés
  • la mise à disposition de nouveaux moyens d’encadrement.